Geneviève Prémoy


Comment se fait-il qu’une femme puisse, durant la période de l’Ancien Régime, combattre auprès des hommes ?

La réponse peut paraître assez simple mais elle se travestissait.

Geneviève Prémoy en est un exemple. Née le 15 mars 1660 en Picardie, elle incarne depuis son plus jeune âge des attitudes et des comportements masculins, ce qui lui causera des distorsions avec sa famille. Quittant son foyer, Geneviève Prémoy change d’identité pour se faire appeler « Chevalier Balthazar ».
Ce pseudonyme lui a permis de se protéger et de fuir les violences familiales qu’elle subissait. Ainsi, par sa transformation, elle intégrera le régiment du Prince de Condé. 
En 1677, après quelques exercices sur les champs de bataille, cette femme-soldat fût nommée lieutenant par le Maréchal Lumière. 

Malheureusement son secret fût dévoilé assez rapidement lors d’une blessure au sein qui nécessitait de la part du médecin de la voir nue. Ainsi, en 1671, le roi de France Louis XIV prit connaissance de la nouvelle et l’autorisa à continuer ses activités.
Cet épisode est un moment marquant de l’histoire puisque cette décision de la part du souverain est à l’encontre de la pensée traditionnelle. Géneviève Prémoy ne fut présentée qu’à Louis XIV lors d’une visite à son régiment. Heureux et impressionné par sa pugnacité, le roi de France l’invita à Versailles.

Durant ce séjour, elle reçut de nombreux présents de sa part et obtint toute sa confiance. Le monarque était réputé pour récompenser les hommes et les femmes qui souhaitaient combattre pour la France, même si les femmes utilisaient ce système pour pouvoir intégrer les régiments.

Lors d’une bataille de Pont d’Atrésin, Geneviève Prémoy fut gravement blessée. Le roi soleil ordonna à ses hommes de la soigner dans un hôpital et paya l’ensemble des frais, des soins prodigués à la blessée. Après cet incident qui lui transperça la totalité du corps, Geneviève Promoy resta hors des combats pour le reste de sa vie. Un an avant sa mort, elle publia son autobiographie : Histoire de la Dragone.

©Manzana Vallée

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